Enseignes

FMI. Le Fond Monétaire International est gouverné par 189 pays membres, chacun ayant une voix pondérée par sa participation financière à l’organisation (sa « quote-part »). Il prend de nombreuses décisions en concertation avec la Banque mondiale au sein du « Comité de développement ». Sa gestion courante est confiée à un conseil d’administration composé du président de l’organisation et de 24 administrateurs représentant chacun une nation. 8 d’entre elles ont un représentant permanent (États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon, République populaire de Chine, Russie et Arabie saoudite), les 16 autres sont élus par les pays membres.

La déréglementation du marché du travail est une idée fréquemment mise en avant par le FMI pour soutenir la croissance économique. Le FMI utilise ainsi l’« indice de protection de l’emploi » (créé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), pays par pays, et encourage sa diminution.

BM. La Banque Mondiale. Créée comme le FMI par les accords de Bretton Woods en décembre 1945.  Accords conclus lors de la conférence éponyme au lendemain de la deuxième Guerre Mondiale, dont les desseins sont de dessiner les grandes lignes du système financier international qui consacre le système capitaliste occidental.

Elle accorde des prêts à des taux préférentiels à ses pays membres en difficulté. En contrepartie, elle réclame que des dispositions politiques (appelées « politiques d’ajustement structurel ») soient prises selon ses propres critères.

Selon une règle tacite, le directeur du FMI est désigné par les gouverneurs européens alors que le président de la Banque mondiale est désigné par le gouvernement américain, les États-Unis étant le principal actionnaire de la Banque mondiale.

OMC. 197 millions de francs de budget. 164 États membres, Depuis le 1 janvier 1995 l’Organisation Mondiale du Commerce appuie, promeut et applique la politique du libre-échange fille du GATT, General Agreement on Tariffs and Trade de 1947.

Son principal outil, le système de règlement des différends est devenu le pilier du système commercial multilatéral et un outil privilégié pour mettre en place des « règles » de libéralisation des échanges. Dans le cas des relations commerciales entre États régies par l’OMC, ce sont les intérêts de grands opérateurs privés qui sont directement en cause. De grandes entreprises nationales qui s’estiment lésées par la législation d’un autre État peuvent ainsi entreprendre des pressions pour que des actions soient intentées. Le système en devient donc pervers et ressuscite une « loi du plus fort » en favorisant les lobbies les plus puissants, seuls capables d’initier cette protection. Selon Virgile Pace :

« [L]es grandes multinationales sont tentées de se servir de l’OMC, via les États, pour faire valoir leurs intérêts privés. Il y a là un danger qui ne doit pas être sous-estimé. Les États, sous la pression des lobbies, peuvent être amenés à utiliser le mécanisme de règlement des différends de l’OMC pour s’attaquer à des législations étrangères qui ne servent pas les intérêts des grands groupes privés. ».

WEF. Le World Economic Forum de simple réunion informelle de chefs d’entreprises européennes, initiée par Klaus Schwab, alors professeur d’économie à l’Université de  Genève en 1971, le forum de Davos s’est peu à peu transformé en club planétaire de riches et puissants capitalistes, accusés de défendre un modèle économique qui les avantage. Il a acquis sur la scène économique mondiale un poids et un pouvoir et une influence patentes.

La puissance du forum économique mondial est telle que, malgré son caractère non-démocratique (il n’est pas une instance élue, personne n’est mandaté démocratiquement), l’ONU a mis en place depuis 1998 un partenariat avec lui, permettant une implication croissante des entreprises dans le règlement des affaires économiques mondiales.

Réseau de dirigeants organisés pour conforter la mondialisation libérale, le forum entend donc aussi faire jouer un rôle de plus en plus important aux dirigeants d’entreprises au détriment du rôle de régulation des États. Il œuvre à affirmer la légitimité d’une nouvelle « gouvernance globale » des affaires économiques mondiales, où les entreprises seraient aptes à remplacer le rôle jugé défaillant et obsolète des États.

Le Forum économique mondial, comme le G8, peuvent être considérés comme des institutions impérialistes puisque, alors qu’elles constituent des instances non élues, et qu’elles représentent non pas les intérêts de la population mondiale mais seulement des très grandes entreprises, des banques et des États les plus riches, elles s’arrogent le droit de prendre des décisions majeures sur les orientations économiques du monde.

Son conseil de fondation contient quelques taulards célèbres. Constitué de 22 membres, parmi lesquels figurent majoritairement des chefs d’entreprise, tels que le PDG de Renault Carlos Ghosn, le publicitaire français Maurice Lévy, le PDG d’Alcatel-Lucent Ben J. Verwaayenet et le PDG de Goldman Sachs Peter D. Sutherland.

AUSTÉRITÉ. Mot-épouvantail fantoche au  dessein de dissimuler les richesses de l’infime minorité des nantis et potentats autoproclamés tout en neutralisant les masses laborieuses et exploitées en les enserrant dans des luttes intestines. Imposture sémantique qui prend place dans un large spectre de désinformation des mass-médias aux ordres, dont l’indépendance de façade ne fais plus rire personne. Les mots formant des opinions, cette mascarade tend à figer les luttes sur un plan circulaire plutôt que vertical, à aliéner et briser les aspirations légitimes du Peuple. Nous ne sommes plus dupes…

Articles d’experts:

CADTM-Comité pour l’abolition des dettes illégitimes

FMI | BANQUE MONDIALE | WEF, en anglais

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